Photographie
Texte : Radio Suisse Romande (Presque rien sur presque tout)

Marc Progin, photographe et aventurier

La Mongolie, immense terre encore vierge où l'homme est rare, fascine toujours les amateurs de grands espaces. C'est ce vide, cet éloignement du monde que Marc Progin tente de saisir au travers de ses photographies, témoignages de son extraordinaire chevauchée à bicyclette sur les pistes mongoles.

Il existe encore de nos jours des aventuriers pour qui le voyage est au-delà d'une découverte, une véritable quête intérieure. Marc Progin est de ceux-ci. Neuchâtelois d'origine, hongkongais d'adoption, Marc Progin est venu en Asie, il y a 28 ans. Entrepreneur, il a monté à Hong Kong une petite affaire de micro-mécanique de précision, important en Chine la technologie suisse. A cette époque, conquérir le marché chinois était déjà une aventure. Mais derrière ce Marc s'en cache un autre, car cet homme discret, au corps sec, à la parole rare, nourrit trois passions : la course d'endurance, le goût de l'aventure, l'amour de la poésie et de l'écriture. Depuis des années, Marc Progin court sur toutes les pistes de marathon de l'Asie. A 60 ans il a fait de son corps une force physique qui peut affronter les conditions les plus pénibles de la nature et du climat.

Mais sa quête est ailleurs, Marc a ressenti très vite l'ennui de courir avec des milliers de gens, l'exploit public ne l'intéresse pas, il préfère l'extrême solitude. Cette quête dit-il, l'a amené à la « recherche de l'espace nu, où la lumière circule librement, un espace sans barrières, sans contraintes ». Cette terre vierge, il l'a trouvée au nord de la Chine, dans la Mongolie des steppes, « là où les heures sont des journées, où le temps n'est qu'un climat, la pollution n'est qu'animale et la pluie, une boisson ! ».

Et comme monture, il n'a adopté ni le cheval mongol, ni le 4x4 des aventuriers d'aujourd'hui, mais la « petite reine » comme la dénomme les Français, une simple bicyclette qui lui permet de satisfaire son exigence d'effort physique. Sa troisième randonnée en Mongolie en 2004, fut prodigieuse dans le sens où elle n'eut pas la gloire d'un coureur du tour de France, mais celle d'un héros solitaire qui se mesure à lui-même.

Parti de Oulan Bator, en selle de 10 à 14 heures par jour, il a parcouru 3000 km au rythme d'étapes de 100 à 150 km dans le sable et la caillasse, il a traversé le désert du Gobi, pour s'attaquer ensuite aux frontières du Xinjiang et du Kazakhstan à la terrible chaîne de l'Altaï. Petite silhouette solitaire, il a franchi 37 cols dont certains à plus de 3500 mètres d'altitude, bravant tempêtes de neige, de vent et de sables, le long des sentiers des anciennes caravanes. Il est redescendu dans le désert de dunes de l'Altan Es pour arriver 27 jours plus tard sur les rives du lac Hovsgof à l'extrême nord de la Mongolie. Il a fraternisé avec les anciennes tribus mongoles et kazakhs qui l'ont accueilli comme l'un des leurs. Bivouaquant au bord des points d'eau, il a partagé ses nuits avec les oiseaux migrateurs, les gazelles, les renards et parfois les loups. Il a surtout redécouvert la simplicité de la vie nomade et ceux-ci l'ont initié dans l'Altaï à revenir l'hiver en janvier pour une de leurs occupations favorites, la chasse au loup avec leurs aigles dressés.

Marc Progin y est retourné, mais cette fois avec une caravane de chameaux, seuls animaux capables de monter dans l'Altaï enneigé, et de supporter des températures de moins 30 degrés. Depuis le départ des Russes qui exterminaient les loups par centaines à l'arme automatique, ceux-ci pullulent dans l'Altaï. Pour les Mongols, peuple descendant d'un loup et d'une biche, le loup, même s'il décime leurs troupeaux, reste vénéré.

Dans toutes ses courses, son appareil photo a toujours été son compagnon. Après cette saison hivernale, Marc Progin s'adonnera à sa troisième passion, l'écriture. Un livre qui sera, dit-il, plus qu'un simple journal de voyage, le récit par ses textes et photos de son voyage intérieur sortira à la fin de l'année.



攝影

包士哲蒙古攝影展

蒙古這片遼闊廣大,人跡稀少的淨土一直以來都深深吸引著熱愛廣闊空間的人。而包士哲就是希望透過照片捕捉這種空曠以及遠離塵世的感覺,是次展出的照片都是他騎自行車橫越蒙古時拍攝所得。

現今仍有一些愛歷險探奇的人認為旅遊不單只是發掘新事物這麼簡單,更是一種真正的自我尋覓。包士哲就是屬於這一類的人。原籍瑞士的納沙泰爾,二十八年前來到亞洲,現定居香港的包士哲是一位商人,他在香港開設公司,專營一些精工的儀器及器材,將瑞士科技推廣到中國。當年,要征服中國大陸的市場已是一種冒險。但身為商人的包士哲背後隱藏著其實是另一個性格的人,因為這位性格內向、身材瘦削、沉默寡言的男人有三種熱愛:長跑、探險旅行、詩歌和寫作。包士哲參加亞洲各地舉辦的馬拉松長跑已有多年。現年六十歲的他身體仍十分壯健,能應付各種大自然和氣候惡劣的轉變。

。但這些都不是他欲尋找的。包士哲很快便對與成千上萬的人一起跑步感到厭倦,他並不需要大眾的認同,他想追求的是絕對孤獨的感覺。他說就是這種對孤寂的渴求引領他尋找〝那無邊無際,蒼茫的空間〞。而他終於在中國北部蒙古的荒原上找到這片未受污染的原始大地,〝那兒的時間是以日計算,季節只不過是氣候之分,只有動物的污染,而雨水,只是一種飲料而已!〞

這次旅程,他使用的坐騎既不是蒙古的馬匹,亦不是現今翻山越嶺流行的四驅車,而是法國人稱為〝petit reine〞的老式自行車,簡單的自行車能滿足他體力勞動的要求。2004年他第三次的蒙古之旅是一次非凡的壯舉,其意義在於它沒有法國單車越野賽參賽者的光榮,而是一個人對自我的挑戰。

由蒙古的首都烏蘭巴托出發,他每天騎自行車十至十四小時,每日的行程約一百到一百五十公里,全程共跑了三千公里,橫越了戈壁沙漠進入位於新疆和哈薩克邊境,氣候險惡的阿爾泰山脈。這小小的孤獨身影共攀越了三十七座山頭,某些還高達海拔三千多米,他沿著古代商旅走過的路途,經歷了大雪、暴風和風沙,然後從北方沙漠和內蒙沙丘重新再往下走,二十七日後抵達蒙古極北的庫蘇古爾湖畔。沿途他結識了蒙古和哈薩克的不同民族,更獲他們熱誠款待。在水邊露營時,他曾與候鳥,羚羊、狐狸,甚至野狼一同渡過沙漠凄冷的夜晚。這次旅程讓他再次體會到遊牧民族生活的簡撲,而阿爾泰山上的牧民更邀請他在一月份冬季的時候再到那兒參加他們最受歡迎的活動:利用獵鷹狩獵 野狼。

包士哲重遊舊地,但這一次他與一隊駱駝隊一同出發,駱駝是唯一能在下雪的時候登上阿爾泰山,並且能抵禦零下三十度低溫的動物。一開始,俄國人便用自動步槍殺死數以百計的野狼,阿爾泰山上有大量的野狼出沒。對蒙古人來說,因為相傳蒙古人的祖先是狼和雌鹿的後代,因此就算狼大量殺害了他們的羊群,狼仍是受敬拜的動物。

他的照相機陪著他走過每次的旅程。這次冬季旅程之後,包士哲將專心於他的第三個興趣:寫作。他說這新書將不只是簡單的遊記,而是以文章和照片描寫他的心路歷程,並將在本年底出版。


Mongolia : Vastness, Magnificence and Simplicity
A photography exhibition
by Marc Progin
22/2 -20/3/2006  10:00 am -12:00 noon, 3:00 pm - 5:30 pm
The Foreign CorrespondentsCentral, Hong Kong