Photographie 攝影

Texte : Gérard Herny

 
  Les Rencontres photographiques d’Arles 2010
2010年阿爾勒攝影節
 
 

• Photo : Nick, Cheuk Yick Him (卓亦謙)

Les 41e Rencontres d’Arles, l’un des plus anciens et des plus grands festivals de photographie dans le monde sont un bel exemple de festival artistique réussi : Pendant dix jours, les Rencontres occupent tous les lieux disponibles de la ville de Arles et attirent à la fois professionnels et un large public, profitant ainsi aussi bien au milieu artistique et professionnel qu’au rayonnement touristique et à l’économie de la ville. « Multiplier les points de vue en présentant des esthétiques parfois graves, contradictoires, inattendues, réjouissantes, foisonnantes, du lourd et du piquant » tel était le slogan des Rencontres 2010 que son directeur artistique François Hebel a conçu en six promenades thématiques regroupant 60 expositions du 3 juillet au 19 septembre 2010.

León Ferrari dénonce La barbarie de l’Occident
L’Argentine, pays invité, était le sujet de la première promenade avec un fort accent sur le rôle de la photographie dans l’histoire et l’une des expositions les plus marquantes de ces Rencontres :
Une rétrospective de León Ferrari dans l’église Sainte Anne, paradoxe lorsqu’on sait que cet artiste a dénoncé toute sa vie, les abus de l’église catholique de l’origine à nos jours ainsi que tous les abus de pouvoir tels que la dictature militaire argentine, le nazisme et l’hégémonisme américain. Aujourd’hui âgé de 90 ans, Lion d’or de la Biennale de Venise 2007, Ferrari utilise de nombreux médias dont la photographie qu’il détourne, transforme pour en faire une critique corrosive de la société. Son art, très puissant, utilise tous les media à sa disposition et invente avec sarcasme et humour un langage plastique et critique pour, dit-il, « condamner avec la plus grande efficacité, la barbarie de l’Occident », ce qu’il illustre avec La civilisation occidentale et chrétienne, un christ crucifié sur un bombardier B52 américain, exposé dans le chœur de l’église.

Marcos Adandia, né en 1964, refuse l’oubli de l’histoire en saluant le courage des mères des disparus de la dictature argentine par une série de portraits en gros plan noir et blanc de ces femmes qui chaque jeudi, la tête couverte d’un linge blanc, marchent en signe de protestation autour de la Plaza de Mayo.
Dans un tout autre registre, baroque et kitch, Marco Lopez dresse un tableau de l’Argentine presque psychédélique : « le portrait d’un continent peuplé d’amours d’indiennes et de conquérants centaures, ambitieux et sanguinaires. Je réinvente l’histoire à ma guise, une Argentine de carton pâte, le vent, le fleuve marron comme le lait maternel, l’encre rouge comme simulacre de la douleur, lorsque j’écris et je prends des photos, je me transforme en chamane.»
Lopez recolorie à la main ses clichés photographiques, mises en scène de ses modèles qu’il peint de rouge, « sang sur sang », dit-il.

Rock et esthétique punk : Mick Jagger s’affiche à l’église des Trinitaires


• Mick Jagger, 1976, par Terry O'Neil

Le Rock est toujours d’actualité. Pour la première fois, dit François Hebel, commissaire de cette exposition avec Wissam Hojeij, Mick Jagger a accepté que les Rencontres créent la première exposition retraçant sa carrière par les plus grands photographes portraitistes. Ces portraits s’étendent sur une période de 50 ans et remplissent l’église des Trinitaires dans le centre de Arles. Les rencontres ont aussi organisé une rétrospective des photographes italiens Jean Pigozzi et français Claude Gassian qui ont saisi dans leurs moments de scène ou intimes les grandes stars du Rock. Mais le plus étonnant est « I am a cliché » une gigantesque expo qui retrace toute l’esthétique Punk au travers de l’œuvre d’une trentaine de grands photographes américains, anglais, allemands et français : les screen tests silencieux de Andy Warhol, le New York underground de Stephen Shore, Patty Smith captée par Mapplethorpe, les photo collages subversifs de Jamie Reid et Linder ou les images lacérées de Meredith Sparks. C’est une époque entière qui revit dans ces photographies qui expérimentent de nouveaux domaines.

Promenade argentique : évolution, transformation, manipulation
La photo évolue et se transforme, les Rencontres s’interrogent aussi sur Les pratiques de la photographie elle-même avec notamment « Polaroïd en péril » une exposition de cent polaroïds d’une importante collection de 20 000 images, proposée par le Musée de l’Elysée de Lausanne. De nombreux artistes ont utilisé cet appareil : Mapplethorne, David Hockney, Sarah Moon et nous tous, public. La société polaroïd en faillite en 2008 a d’ailleurs été rachetée par une dizaine de ses employés qui tentent de faire survivre cette pratique menacée de disparition.

Exposition un peu nostalgique aussi du canadien Michel Champeau sur les chambres noires des maîtres artisans de la photographie argentique, devenues des lieux en disparition avec la généralisation du numérique, lieux aussi intimes que le cabinet du psychanalyste où le photographe seul avec lui-même, fait naître son œuvre.
La photographie a également souvent servi les dictatures ou les manipulateurs du pouvoir et de l’histoire. L’une des plus grandes manipulations a eu lieu par le pouvoir communiste chinois. Dans la Seconde Histoire, Bérénice Angremy (Thinking Hands), commissaire basée à Pékin présente la troisième phase d’un long travail de recherche entrepris par le photographe Zhang Dali. L’artiste a dépouillé pendant 5 ans les archives de centaines de bibliothèques et de fonds photographiques en Chine, pour récolter photos truquées et négatifs originaux, montrant l’avant et l’après, essayant de percer les visions politiques des censeurs : « La propagande est beaucoup plus complexe qu’elle ne le laisse paraître, dit-il, elle va plus loin que simplement affirmer un point de vue politique, (…) les censeurs ont aussi obéi aux nécessités esthétiques de l’époque. Les visages peu attirants devenaient beaux, les courts sur patte devenaient grands, les petits yeux étaient agrandis… »

L’exposition la plus drôle et la plus populaire de cette promenade est Shoot, la photographie existentielle ou le tir photographique qui recrée un stand de tir des fêtes foraines de l’après guerre : chaque fois que vous tirez dans le centre de la cible, un polaroid développe un portrait instantané de face de vous en train de tirer. Vous regardez ensuite votre propre portrait qui vous vise vous-même, prêts à vous anéantir. Un jeu existentialiste auquel beaucoup d’intellectuels et artistes n’ont pas résisté. Ainsi voit-on les photos de tir de célébrités en train de tirer tels que Jean-Paul Sartre, Jean Cocteau, Federico Fellini, François Truffaut, Gilles Deleuze…, et aussi des photographes tels que Man Ray, Cartier-Bresson, Brassaï ou Robert Franck… Tous la carabine ou le revolver à la main.

Nouveautés et découverte : Les amis de la fondation Luma


• Riddick Douglas Ning(寧炫聲), The Scavengers (d'après les glaneuses de JF. Millet, Chroniques hongkongais.

On ne peut épuiser le contenu du festival en quelques lignes. Il comporte de nombreuses autres expositions : Une grande rétrospective des photos chargées de noir de l’italien Mario Giacommelli, dont les paysages touchent à l’abstraction totale, Traverses, une magnifique exposition de la collection privée de Marin Karmitz, qui fait dialoguer photographes, cinéastes et artistes visuels, face aux tragédies de l’histoire.

La nouveauté, les découvertes se trouvent dans l’exposition de la Fondation Luma qui expose des artistes émergeant ou encore peu connus au travail nouveau et original. Elle parraine les prix des Rencontres d’Arles et soutient des artistes et pionniers indépendants et leurs projets dans le domaine de l’art, de l’image, de l’édition, des documentaires et du multi media.

Un festival réussi, c’est à la fois un contenu intéressant, une somme d’activités annexes qui le mettent en valeur (projections, débats, forums autour des expositions figurant artistes, critiques et médias), et une atmosphère particulière qui fait que le public aura plaisir à venir et à revenir. Arles, petite ville du sud de la France sur le bord du Rhône, riche de son passé de grande ville romaine (ses splendides arènes au centre de la ville étaient classées à la dixième place dans l’empire romain), de ses nombreux couvents, églises et musées, ne s’est pas endormie sur son patrimoine mais au contraire a parié sur le futur en accueillant ce festival il y a 41 ans et en décidant récemment d’accueillir cette Fondation Luma, crée par Maja Hoffmann, collectionneuse suisse en art contemporain. Le père de Maja, défenseur de l’environnement, cofondateur du World Wild Life Funds était installé en Arles et a protégé la Camargue des promoteurs immobiliers. Maja y a passé tout son enfance. Arlésienne de cœur, elle a chargé l’architecte Frank Guery de lui dessiner un projet fou où elle investira 100 millions d’euros. « Ce que son père a fait pour la Camargue, Maja va le faire pour la ville d’Arles. Chacun construit son œuvre » dit Au Monde magazine, le maire de Arles Hervé Shiavetti. En attendant, Maja est également trésorière des Rencontres d’Arles.

Un Festival Voix Off dynamique
Les expositions durent trois mois, les Rencontres elles-mêmes entre artistes, professionnels, média et public, dix jours. Par cette diversité de regards, elles sont un lieu de découverte, de réflexion mais également de plaisirs. Les rencontres ont créé cette année un nouveau lieu intitulé Le village, lieu où se retrouvent les éditeurs de photographies, les marchands de livres anciens, des galeries commerciales et associations.


• Rétrospective Mario Giacomelli

Le public est fidèle, les gens viennent de tous les pays en groupe d’amis, passent une semaine à Arles, louant hôtels et appartements ou campings. En parallèle aux Rencontres, s’est créé Voies Off, un deuxième festival qui organise des soirées de projection et regroupe plus de 80 expositions, qui occupent tous les lieux libres de la ville. Hong Kong était d’ailleurs présent dans ce festival par une exposition organisée par Davina Lee et regroupant sous le titre de « Chroniques hongkongaises » des photographes hongkongais, parmi lesquels de très jeunes talents encore étudiants comme Nick Cheuk et Riddick Douglas Ning, dont une photo pastiche des glaneuses de Jean-François Millet a été très remarquée. Chaque soir quand les expositions officielles ferment, la ville fleurit de multiples petits vernissages qui dressent leurs tables avec vins et victuailles directement dans la rue ou sur les toits en terrasse des immeubles... Les gens se croisent dans les restaurants et cafés des deux petites places de la ville, le Forum et la Roquette. Il est facile de rencontrer photographes et commissaires d’exposition dans ces lieux très animés et ouverts jusqu’à très tard dans la nuit. Le plaisir est évidemment essentiel au succès d’un festival. Arles est un bel exemple qui pourrait inspirer Hong Kong où plusieurs photographes et institutions culturelles rêvent depuis plusieurs années d’organiser un festival. Mais nous apprenons qu’un premier festival qui devrait finalement voir le jour cette année en novembre...

 

今年第四十一屆舉辦,是世界上其中一個歷史最悠久和最大型的攝影盛會的阿爾勒攝影節正好是一個成功的藝術節之典範:在十天內,阿爾勒市內各個可供使用的空間全部用來舉辦一些與攝影有關的活動,吸引了大量專業人士及觀光的遊客,因此,在藝術及專業的領域上或推廣城市的旅遊和經濟發展均同時獲益。2010年攝影節的標語是〝透過展示各種或嚴肅或矛盾,或使人意想不到或使人興奮,或豐富,或沉重或有趣的美學角度來增加攝影節的觀點〞,這一屆的藝術總監François Hebel以不同的主題構思了六個走廊,並在2010 年7月3日至9月19日其間在這些地方共舉辦60個展覽。

León Ferrari 揭發西方的未開化


• León Ferrai : La civilisation occidentale et chrétienne.

第一個走廊是以邀請國阿根廷作主題,並以攝影在歷史中所擔任的角色為重點。而當中又以León Ferrari在聖安妮教堂舉辦的回顧展至為觸目,這是反常的現象,因為大家都知道這位藝術家一生致力於揭發基督教由開始至今的弊端,以及所有政權,如阿根廷軍政府的獨裁統治、納粹主義和美國的霸權主義的弊端。現年90歲的Ferrari是2007年威尼斯雙年展金獅獎得主,他採用許多種媒介創作,攝影便是其中之一,他將照片扭曲變形,藉此對社會作出嚴苛的批評。他的作品極具震撼力,他利用一切可以支配的媒介來進行創作,並以諷刺幽默的手法自創出一套帶批判性的造型藝術語言,他說是藉此〝最有效地譴責西方的未開化〞, 並以一幀題為《西方文明與基督教》,展示在教堂的祭壇上的作品作說明,相片中是一個基督被釘在一架美國B52轟炸機上。出生於1964年的Marcos Adandia拒絕忘記歷史,他透過一系列黑白照片向那些在阿根廷獨裁統治下失蹤的人的母親們致敬,這些照片以大特寫鏡頭拍攝了這些婦人每個星期四頭上蓋着一條白布圍繞着布宜諾斯艾利斯的五月廣場(Plaza de Mayo)遊行抗議。

Marco Lopez則以另一種巴洛克式俗麗的風格來描繪一幅幾乎是幻覺中的阿根廷肖像:〝那是由印第安人和那些半人半馬、野心勃勃和殘暴的征服者的愛情故事組成的一幅陸地的肖像。我隨心所欲地重新創造歷史,一個紙板造的阿根廷:風、棕色的河流如母乳一般,紅色的墨水寓意對痛苦的預先演練,當我寫作和拍攝照片時,我會變成一個巫師。〞Lopez親手在相的底片上着色,為那些被他塗上紅色(他說是〝血上血〞)的模特兒製造戲劇性。

搖滾樂與punk的文化:Mick Jagger 現身聖三一教堂
搖滾樂一直都是熱門的話題。這展覽的策展人之一François Hebel表示這是Mick Jagger 有史以來首次同意讓攝影節以一個攝影展覽來重溯他的表演生涯,展出的照片都是由一些最著名的肖像攝影師所拍攝,這些人像照的年代橫跨了整整50年,佈滿了位於阿爾勒市中心的聖三一教堂的內部。攝影節同時亦為意大利攝影師Jean Pigozzi及法國攝影師Claude Gassian舉辦一個攝影回顧展,他們的鏡頭曾經捕捉了一些搖滾樂巨星的舞台風采或私人生活的片段。然而,最使人震撼的是一個題為〝I am a cliché〞的超大型展覽,這展覽透過三十多位美國、英國、德國和法國著名攝影師的作品來重現所有Punk的文化,如Andy Warhor的那些沉默的《screen tests》、Stephen Shore的地下紐約、Mapplethorpe所捕捉的Petty Smith、Jamie Reid和Linder那些具顛覆力量的拼貼照片,又或是Meredith Sparks的一些撕碎的影像。在這些探索新的領域的照片中讓整個punk文化的時代再次活起來。

銀鹽走廊:演變、改革、操控


• William Wegman, sans titre, Polaroïd, 1987

攝影技術不停地演變和產生變化,攝影節更針對從事攝影工作的人本身進行思考,而其中最特別的是一個題為〝瀕危的寶麗萊〞(Polaroïd en péril)的展覽,展出的一百幀照片由瑞士洛桑的愛麗榭博物館提供,它們是從二萬多幀寶麗萊即映即有的照片中揀選出來。有不少藝術家如Mapplethorne、David Hockney、Sarah Moon以及我們這些普羅大眾都曾經用過這種相機。寶麗萊公司2008年倒閉,之後被公司的十多名員工收購,他們嘗試讓這種瀕臨消失的技術保存下來。

加拿大攝影師Michel Champeau展出的黑房系列帶點兒懷舊色彩。黑房像心理醫生的辦公室般隱秘,攝影師獨自一人在內將他的作品孕育出來。但在這個數碼科技的年代,黑房已成為逐漸消失的地方。

攝影亦經常成為專政或權力和歷史操控者的工具。而其中最大的操控者是中共政府。在〝第二歷史〞(Seconde Histoire)這展覽中,長駐北京的策展人Bérénice Angremy (Thinking Hands思想手)介紹了中國藝術家張大力漫長的研究之第三階段。這位藝術家花了五年的時間整理從中國百多間圖書館及攝影館所得的資料,從中收集一些經過加工修飾的相片和原來的底片,展示之前和之後的樣貌,嘗試藉此識破政治審查者的看法,他表示:〝宣傳運動並不像外表看來那麼簡單,是複雜得多了,它的影響並不簡單地只是確認一種政治觀點,而是更深遠的。審查者也懂得遵守時代對美感的要求。毫不吸引的面孔變得漂亮,矮小的人變得高大,細小的眼睛被弄得又圓又大……〞

這走廊中最有趣及最受歡迎的展覽是〝Shoot, la photographie existentielle〞,它重現戰後流行的集市日中的射擊攤子,每次你射中標靶,在你對面的寶麗萊相機便會將你射擊時的模樣即時沖晒出來。然後你看到一張自己瞄準自己,準備將自己消滅的照片。很多文人和藝術家都不能抗拒這存在主義的遊戲。我們亦因此看到很多正在射擊的名人,如Jean-Paul Sartre、Jean Cocteau、Federico Fellini、François Truffaut、Gilles Deleuze…… 還有攝影師Man Ray、Cartier-Bresson、 Brassaï 或Robert Franck…… 他們全都是拿着卡賓槍或手槍。

創意與發掘:Luma基金會之友
幾行文字根本不足以介紹攝影節的內容。它還包括很多其他的展覽:一個充斥着黑色的大型攝影回顧展或是意大利藝術家Mario Giacommelli那些近乎全抽象主意的風景照,還有一個名為《Traverses》的精彩展覽,展品全部來自Marin Karmitz的私人珍藏,他透過展品讓攝影師、電影導演及藝術家共同對歷史上的悲劇互相對話。

Luma基金會舉辦的展覽會名副其實是一個創意與發掘展覽,參展的都是一些初出道或是以新潁和獨特的手法創作,但卻鮮為人認識的藝術家。基金會還贊助阿爾勒攝影節的獎項,並支持一些藝術家、獨立創作人完成有關藝術、影像、出版、紀錄片及多媒體的創作計劃。

阿爾勒攝影節是一個成功的藝術節,它不但內容豐富,大量的附屬活動(一些圍繞着展覽的主題而舉辦並邀請藝術家、藝評家和傳媒出席的放映會、研討會及公開論壇)更令攝影節生色不少,而市內獨特的氣氛更是吸引公眾樂於前來參觀或是舊地重遊的主要因素。阿爾勒,這位於法國南部羅納河畔的小城市是一座羅馬古城(位於市中心的圓形劇場在羅馬帝國時期曾名列前十名),有着無數修道院、教堂和博物館,但它並未因為其豐富的文化遺產而沉睡停滯不前,相反,它將賭本投注於未來之上,41年前開始舉辦這攝影節,並且在不久之前決定了在市內興建Luma基金會的總部。Luma基金會由瑞士當代藝術收藏家Maja Hoffmann女士創辦。Maja 的父親極力支持環保,他是世界野生動物基金會的其中一位創辦人。他定居阿爾勒,並保護了卡馬爾格的地皮不受地產商開發。Maja 在那兒渡過她的童年。她視阿爾勒為家鄉,還委托建築師Frank Guery為她設計一個瘋狂的計劃並投資一億歐元。〝 Maja 將為阿爾勒所做的亦是她的父親曾為卡馬爾格所做的。每個人各自建立自己的作品〞阿爾勒的市長Hervé Shiavetti 在《Au Monde》雜誌中這樣表示。與此同時,她亦是阿爾勒攝影節的財政。

一個充滿活力的旁白藝術節
所有展覽為期三個月,而攝影節本身與藝術家、專業人士、傳媒和公眾的活動則為期十日。攝影節今年新增了一個名為〝鄉村〞的地點,在那兒可以找到一些專門出版攝影集的出版社、買舊書的商人以及商業畫廊和機構。

來自世界各地的公眾連群結隊地到來,在阿爾勒逗留一星期,住宿於酒店和公寓或露營。與攝影節同時舉辦的是另一個名為〝旁白〞的藝術節,這藝術節舉辦一些放映晚會和八十個展覽,這些展覽分佈在市內所有仍然可用的空間。而香港由Davina Lee策劃的一個展覽會也有份參與這藝術節,這題為〝Chroniques hongkongaises〞的展覽展出一些香港攝影師的攝影作品,他們當中有部份是一些仍然在學的後起新秀,如卓亦謙和寧炫聲,而其中Jean-Francois Millet的一幀題為《拾荒者》的拼貼照片十分觸目。每天晚上,當所有展覽正式關閉時,市內出現無數小型開幕酒會,人們直接將放有餐酒和吃食的餐桌擺放在街道上或建築物的露台上…… 遊人在市內的兩個小廣場中的餐廳或咖啡室交錯而過。每晚直到深夜,在這些開放又充滿友善和親密氣氛的地方都很容易碰到一些攝影師和策展人。快樂對一個藝術節的成功與否顯然是不可或缺的元素。阿爾勒就是一個很好的例子,而香港更可以從中獲得啟發,因為多年來,多位香港攝影師和文化機構都希望能舉辦一個攝影節。但我們剛得到消息,第一個攝影節最終應在今年11月問世……