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Pour sa 54e édition, le Festival du film français à Hong Kong dévoile une sélection qui explore la richesse et la diversité du cinéma français et francophone. Des récits intimes de liens familiaux côtoient des amours contrariées, où les sentiments se heurtent aux fractures sociales. La musique, fil conducteur, se déploie à travers comédies musicales, souvenirs de jeunesse et chorales porteuses d’espoir. Le programme s’ouvre aussi sur des films sociaux, policiers et d’action, où tensions contemporaines et visions dystopiques interrogent justice, violence et liberté.
Parrain du festival, Gérard Jugnot honore par sa présence le festival, notamment à l’occasion de la première mondiale du long-métrage de Christophe Barratier, Les Enfants de la Résistance et d’un ensemble de films emblématiques de sa carrière. Cette édition sera également marquée par la présence de l’actrice, Garance Marillier venue présenter Coutures, film nous plongeant dans la frénésie de la Fashion Week. Enfin, la rétrospective célèbre les 130 ans du cinéma, des pionniers des frères Lumière, à la redécouverte des avant-gardes d’Alice Guy jusqu’aux audaces de la Nouvelle Vague.

Love Me Tender de Anna Cazenave Cambet, 2025
Cette 54e édition présente des récits où l’entraide et la mémoire familiale redessinent les liens du présent. La Venue de l’avenir de Cédric Klapisch réunit quatre cousins éloignés autour d’une maison héritée en Normandie. Entre secrets de famille et souvenirs figés depuis les années 1940, le film tisse un dialogue subtil entre passé et avenir. Dans Sur les chemins de Taïwan de Maria Nicollier, c’est la solidarité d’une fratrie en exil qui s’affirme face aux épreuves. D’autres récits mettent en lumière des enfants confrontés à la fragilité du monde adulte et des mères éprouvées par les labeurs. On vous croit de Charlotte Devillers et d’Arnaud Dufeys, ou Dites-lui que je l’aime de Romane Bohringer, exposent la douleur d’une enfance bousculée. Love Me Tender d’Anna Cazenave Cambet suit Clémence, mère séparée qui voit son ex-mari engager une bataille judiciaire pour lui retirer la garde de leur fils après qu’elle a révélé ses relations avec des femmes. À travers un regard plus intime sur l’enfance, Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, adaptation du roman d’Amélie Nothomb, s’attache au regard émerveillé d’une petite fille belge vivant au Japon. Derrière ses yeux d’enfant, le film conjugue beauté esthétique, insouciance et profondeur. Le festival poursuit ce dialogue familial avec deux films d’animation au style poétique : Arco d’Ugo Bienvenu et Le Secret des mésanges d’Antoine Lanciaux.
Quand l’amour se heurte au monde
Le festival met aussi en lumière l’amour dans ses formes les plus singulières et contrariées, là où désir et obstacles se mêlent. Dans Les Tourmentés de Lucas Belvaux, Skender, vétéran marqué par le PTSD, reçoit une somme colossale pour survivre à un jeu macabre orchestré par une milliardaire. Plutôt que de se concentrer sur ce défi, il choisit de renouer avec sa femme et son fils, transformant son ancien amour en un véritable moteur de sa vie. L’amour prend un autre visage dans L’Épreuve du feu d’Aurélien Peyre. Hugo emmène Queen, jeune esthéticienne pétillante, passer l’été sur l’île familiale. Leur relation se heurte alors au mépris des jeunes habitués à fréquenter l’île, représentants d’une bourgeoisie peu ouverte aux différences. Le contraste entre ces deux mondes sociaux met à rude épreuve leur amour, révélant à la fois sa fragilité et sa force. Dans un registre plus léger, Avignon de Johann Dionnet explore la peur du jugement et le désir de plaire. Stéphane s’invente une vie pour séduire Fanny, montrant combien l’amour peut pousser à l’ingéniosité et aux illusions. Enfin, A Second Life de Laurent Slama raconte la rencontre d’Élisabeth, jeune femme malentendante, avec Elijah, californien solaire et insouciant. Le contraste de leurs mondes crée un lien fragile et lumineux, qui invite chacun à repenser sa perception de l’autre et de soi-même.
La musique au cœur des histoires
La musique, dans sa diversité, traverse cette édition du festival comme un fil conducteur, tissant des liens entre les œuvres et les émotions. Elle s’invite d'abord dans Deux Pianos d'Arnaud Desplechin, où le retour d'un pianiste en exil à Lyon ravive des souvenirs d’amour et de jeunesse. Dans un registre plus lumineux, la comédie musicale Partir un jour d’Amélie Bonnin, avec Juliette Armanet, mêle harmonieusement musique et récit. L'histoire d'une cheffe de cuisine confrontée à son passé s'épanouit au rythme des chansons, où chaque note semble redonner vie à des souvenirs enfouis. Le festival proposera également Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, classique intemporel de la comédie musicale française porté par la mélodie inoubliable de Michel Legrand. À l’occasion de la venue de Gérard Jugnot, le festival présentera Les Choristes de Christophe Barratier, doublement récompensé aux César (Musique et son). La chorale tisse ici un lien entre les générations et permet aux enfants de se révéler et de se dépasser malgré les difficultés de l’internat. Du même réalisateur, le festival aura l’honneur de proposer en première mondiale Les Enfants de la Résistance, avec à nouveau Gérard Jugnot à l’affiche.
Fractures sociales et tensions policières
Les films policiers et sociaux occupent une place essentielle dans la sélection, révélant combien ces récits ancrés dans la réalité demeurent universels et intemporels. La Haine de Mathieu Kassovitz, œuvre culte du cinéma français, continue de résonner trente ans après sa sortie, avec son portrait brut de trois jeunes de cité face aux violences policières et aux fractures sociales. Plus contemporain, Dossier 137 de Dominik Moll fait écho à cette mémoire collective en suivant l’enquête d’une agente de l’IGPN autour de violences policières commises lors des manifestations des gilets jaunes, entre quête de vérité et nécessité de justice. Dans 13 jours, 13 nuits de Martin Bourboulon, l’adaptation du récit du commandant Mohammed Bida immerge le spectateur au cœur de l’ambassade française de Kaboul lors de la chute de la capitale afghane aux mains des talibans. Plus proche de la dystopie, Chien 51 de Cédric Jimenez imagine un Paris du futur cloisonné par classes sociales, où une intelligence artificielle dicte l’ordre avec une froide efficacité, porté par Adèle Exarchopoulos et Gilles Lellouche. Enfin, dans sa rétrospective, le festival rend hommage à l’un des modèles du genre avec Le Samouraï de Jean-Pierre Melville, chef-d’œuvre du film noir dans lequel Alain Delon incarne un tueur à gages devenu figure mythique du cinéma.
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第54屆香港法國電影節為觀眾呈獻多部精選作品,以探索多元豐富、精彩紛呈的法國及法語電影世界。各個動人故事展現了矛盾的家族關係和愛情,人的情感在社會斷層中遇到不同衝突。音樂讓各部電影一線相牽,無論在音樂劇、青春回憶以及充滿希望的合唱中,都互相呼應。電影節同時放映多部社會、犯罪與動作片,糅合當代的緊張氛圍與反烏托邦視角,探討正義、暴力與自由的相關議題。
法國電影節大使謝勒尊諾(Gérard Jugnot)將親身出席,特別是參與Christophe Barratier執導的長片《抗戰孩兒》(Les Enfants de la Résistance)的全球首映,以及謝勒尊諾自己的電影生涯中多部經典作品的放映會。本屆電影節亦迎來影星Garance Marillier親臨盛會,她將介紹其演出的電影《Coutures》,帶領我們投入探索時裝週的狂熱世界。最後,電影節回顧展慶祝電影誕生130週年,為觀眾揭示盧米埃(Lumière)兄弟的先鋒精神、愛麗絲.居伊(Alice Guy)領先時代的前衛作品以及新浪潮電影的大膽創新。
第54屆電影節的影片主題聚焦於守望相助與家族記憶如何編織當下的人際關係。Cédric Klapisch的《塑造未來》(La Venue de l’avenir)講述四位疏遠的堂表親在承繼一間諾曼第舊宅時相聚的故事。在家族祕密與自1940年代起便冰封的記憶之間,一段穿梭過去與未來的動人故事就此展開。Maria Nicollier的《陌路兄弟》(Sur les chemins de Taïwan)講述各屬異鄉的兄弟在面對挑戰時如何團結。其他作品則圍繞面對脆弱成人世界的孩童以及在勞苦中的掙扎的母親而展開故事。Charlotte Devillers與Arnaud Dufeys的《我們相信你》(On vous croit),以及Romane Bohringer的《請告訴她我愛她》(Dites-lui que je l’aime)皆呈現了不幸童年之
Anna Cazenave Cambet的《柔情摯我》(Love Me Tender)講述單親母親Clémence因與女性交往,而被前夫透過法律訴訟爭奪兒子監護權的司法戰。Maïlys Vallade與Liane-Cho Han改編自Amélie Nothomb的小說的作品《愛美麗的奇幻漫遊》(Amélie et la métaphysique des tubes),講述一位在日本生活的比利時少女的故事,藉此深入探討童年。電影透過兒童視角觀看世界,展現出美、無憂和深度。此外,兩套充滿詩意的動畫繼續探索家庭議題,包括Ugo Bienvenu的《我的好友阿高》(Arco)以及Antoine Lanciaux的《山雀的秘密》(Le Secret des mésanges)。
在愛與現實世界之間
本屆法國電影節亦關注到各種欲望與障礙交纏、獨特而矛盾的愛。在Lucas Belvaux的《受創傷的人》(Les Tourmentés)中,患有創傷後遺症的退伍軍人Skender獲得一筆鉅額酬金,必須在一場由億萬女富翁操縱的死亡遊戲中存活下來。然而,他並未全心全意面對這項挑戰,而是選擇與妻兒重修關係,讓昔日的愛成為他活下去的動力。愛情在Aurélien Peyre的《火的試練》(L’Épreuve du feu)中展現出另一面貌。Hugo帶著熱情開朗的年輕美容師Queen前往一個家族島嶼上度過夏天。然而,他們的關係遭到常在島上度假的年輕人所輕蔑——這些人正代表著對差異缺乏包容的資產階級。兩個社會階層之間的對比使他們的愛情面臨嚴峻考驗,這同時亦揭示了愛情脆弱和堅定的不同面貌。Johann Dionnet的《情陷亞維農》(Avignon)則以較輕鬆的手法,探討人們對別人眼光的恐懼和取悅他人的欲望。Stéphane為了追求Fanny而編造虛構的人生,表達出愛情可激發人的巧思,卻又令人陷入幻象之中。最後,Laurent Slama的《巴黎重生》(A Second Life)講述年輕的女聽障人士Elisabeth,與無憂無慮的加州陽光男孩Elijah邂逅的故事。兩個截然不同的世界互相碰撞,孕育出光明卻脆弱的關係,令人重新觀照自我和他人。

Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, 2025
音樂與故事交織
悠揚樂韻讓今年法國電影節的不同作品一線相牽,與各種情感得以相連。在Arnaud Desplechin的《雙琴記》(Deux Pianos)中,外遊的鋼琴家重返里昂,絲絲愛情與青春記憶隨著樂聲甦醒。由Amélie Bonnin執導,Juliette Armanet主演的音樂喜劇《突然離去》(Partir un jour)將音樂和敘事和諧融合。在歌曲節奏之中,一位女主廚面對前塵往事,每個音符似乎都能喚醒深藏的回憶。由Jacques Demy執導的法國經典音樂劇《秋水伊人》(Les Parapluies de Cherbourg)亦將再度重映,動人故事在Michel Legrand令人難以忘懷的旋律中展開。為向親臨本屆影展的謝勒尊諾致敬,法國電影節將放映榮獲凱薩電影獎最佳音樂和音效,由Christophe Barratier執導的《歌聲伴我心》(Les Choristes)。合唱團的組成在不同世代之間架起溝通的橋梁,孩子們在寄宿學校的艱難環境中得以展現和超越自我。同樣由Christophe Barratier執導的《抗戰孩兒》(Les Enfants de la Résistance)將在香港法國電影節期間進行全球首映,該片再次由謝勒尊諾主演。
社會斷層,與緊張的警民關係
社會與犯罪電影是本屆電影節的重點之一,見證寫實故事如何持續引起觀眾共鳴。Mathieu Kassovitz的經典之作《怒火青春》(La Haine)在上映後三十年的今天依然震撼,赤裸地講述了三名貧民區青年面對警暴和社會斷層的故事。而近期由Dominik Moll執導的《137號檔案》(Dossier 137),便呼應集體記憶,講述一名法國警監局(IGPN)女調查員對黃背心運動期間的警察暴力展開調查,追尋真相和正義。Martin Bourboulon的《十三天的日與夜》(13 jours, 13 nuits)改編自指揮官Mohammed Bida的著作,將觀眾帶入喀布爾的法國大使館,親歷塔利班接管此阿富汗首都的動蕩時刻。更接近反烏托邦題材的有Cédric Jimenez的《五十一號狗計劃》(Chien 51),未來的巴黎被社會階級劃分,並由以效率為重的人工智慧維持秩序,該片由Adèle Exarchopoulos和Gilles Lellouche主演。最後,電影節回顧展向本類別的經典之作——Jean-Pierre Melville的《獨行殺手》(Le Samouraï)致敬。在這部黑色電影傑作之中,由阿倫狄龍(Alain Delon)飾演的職業殺手已經成為電影史上的傳奇角色。
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